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BRETAGNE

Nom Breton : REUDIED

Région administrative : Pays de la Loire

Département : Loire-Atlantique

Arrondissement de Nantes

Population : 36 455 habitants

Habitants : rezéens

Superficie : 1 378 hectares

Altitude : 8 mètres

Cours d’eau : la Loire et la Sèvre Nantaise

Jumelage :

INEU Roumanie

Blason :

en haut armoiries des sires de Rezay au XIIIe siècle

le bateau d’or rappelle le passé maritime de Rezé

les hermines rappellent l’appartenance à la Bretagne

Origine du nom : de « ratis » fougères ou bateau en latin. Les bateaux à fond plat étaient appelés « ratiaria » par les Romains.

 Généralités historiques :
Situé à l’emplacement de l’antique Ratiatum, cité des Pictons, fondée entre l’an 20 (avant J-C) et l’an 10 (après J-C), capitale du pays de Retz au Moyen Age. On en garde aujourd’hui les empreintes grâce aux fouilles archéologiques menées sur la commune, ou avec le tracé actuel des rues et la forme des jardins. En effet, au nord, les sentiers qui cheminent entre les propriétés sont les marques des murs et des voies romaines. Cette façon qu’a la ville contemporaine d’épouser les formes de « Ratiatum », l’une des plus importantes villes antiques de l’ouest au Ier siècle de notre ère, est presque unique en France.

Après les grandes invasions et la réunification de la Gaule par Clovis roi des Francs, Ratiate connaît une reprise à l’ère mérovingienne, mais selon les archéologues, cette reprise provoque une rupture.

La ville devient une nécropole et l’habitat s’établit parmi les ruines romaines, à moins que ce ne soit à l’écart, peut-être par une allergie à la vie urbaine. Ratiate décline, alors même que de l’autre côté du fleuve, la capitale namnète monte en puissance.

Au haut Moyen-Age, le silence se fait sur Rezé ce qui ne signifie aucunement que la vie s’en soit retirée. Les installations germaniques sont certaines. Aristocratie de souche gallo-romaine ou franque cohabitent. En 511 un évêque Adelphius de Ratiate participe au concile d’Orléans convoqué par Clovis ler. Il semble que l’on doive à Félix évêque de Nantes (VI siècle) le détournement du lit originel de la Sèvre (le Seil) par l’ouverture d’un canal, au confluent actuel. Nantes a déjà largement pris le pas sur Rezé. Rezé ensablée voit alors son destin scellé à celui de Nantes : en 851 Ratiate est détachée du Pagus Pictavus (Poitou) et annexée avec le Pagus Ratiatensis (Pays de Retz) au comté nantais par le roi de Bretagne, Erispoë.

Les invasions normandes vont porter la désolation au IXe siècle et ruiner, en particulier, toute l’infrastructure religieuse. Les Vikings vont s’installer durablement près de l’actuel village de la Haute-Ile à la rencontre de la Sèvre avec la Loire. En 938 Alain Barbe Torte, comte de Nantes, met un terme aux troubles. Les Normands se retirent définitivement. L’ordre féodal se met en place et des châteaux seigneuriaux sont édifiés vraisemblablement au Bourg et à Pont-Rousseau. Cet ordre restructure la terre, effaçant pour l’essentiel le cadastre romain. Il va ainsi imposer de nouvelles voies transversales, pour certaines à l’origine de nos rues d’aujourd’hui. C’est vers la fin du XI e siècle que la vicomté de Rezé est créée au profit d’un cadet de Hoël, comte de Nantes.

Dans ce monde où la guerre entre féodaux tient une place de choix, on retiendra la date de 1154 qui voit deux clans rivaux s’affronter à Rezé lors de la guerre de succession de Bretagne. Le vicomte de Rezé est alors Roland et il combat aux côtés du comte de Nantes, Hoël.

C’est à cette époque qu’apparaissent les Templiers à Rezé. En 1285, Olive, veuve de Mathieu de l’Ile leur cède ce qu’elle possède dans les îles de Rezé. De là pourrait provenir le nom de l’Ile des Chevaliers. En 1294 Sylvestre II de Rezé, armé chevalier, répond à la convocation de l’ost (armée) par le duc Jean II de Bretagne. Celui-ci est en effet capitaine général des troupes anglaises en Gascogne puisque vassal du roi d’Angleterre pour le comté de Richemont.

Lors de la 2e guerre de succession de Bretagne, de 1341 à 1345, le vicomte Sylvestre III de Rezé combat aux côtés de Charles de Blois, allié du roi de France, contre Jean de Montfort, lui-même allié du roi d’Angleterre. Que ce soit pendant les combats ou pendant les trèves de la guerre franco-anglaise qui agita tout le XIVe siècle, le pays est ravagé, systématiquement pillé. Ainsi le château de Rezé est totalement détruit comme d’ailleurs tous les châteaux des vassaux du seigneur de Rezé.

Le duc de Bretagne Jean IV de Montfort prit tout de même deux mesures bénéfiques aux Rezéens en ordonnant d’une part la remise en état du pont de la chaussée de Pont Rousseau en 1392 et en accordant d’autre part en 1397 le monopole de la pêche en Loire aux habitants de Trentemoult conjointement avec ceux de Bouguenais et de Sainte-Croix de Nantes.

 En 1453 Martin II vend la vicomté à Guillaume de Saint-Gilles qui possède déjà Beaulieu en Saint-Jean de Boiseau et d’autres terres relevant de Rezé. Allié au connétable Arthur de Richemont (futur Arthur III duc de Bretagne) Guillaume de Saint-Gilles avait combattu les anglais dans l’armée de Jeanne d’Arc. En 1459 Marie de Saint-Gilles, fille de Guillaume épouse Jean de Trévecar. Celui-ci devient donc vicomte de Rezé.

Les seigneurs de Rezé prennent part à la guerre et à l’intrigue qui opposent le roi Louis XI d’un côté, les ducs de Bretagne et de Bourgogne de l’autre. Ainsi, on voit François II de Bretagne ordonner à Guillaume Le Roux, fils d’Eonnet Le Roux, seigneur de Fromenteau et à son gendre René de la Bouscherie, de prendre la tête des troupes ducales pour s’opposer à l’armée française stationnée à Clisson. Le sud de la Loire est à nouveau envahi par des bandes de soudards au service du duc ou du roi et le pays est saigné à blanc. Des années durant, une guerre larvée va s’étendre à la région. En 1460 les habitants de Rezé ne peuvent plus faire face aux impositions du fait du pillage systématique opéré par ces bandes.

Au XVIIe siècle, création de 2 foires et érection de la seigneurie en comté. quatrième ville du département par sa population, son développement rapide tient à sa situation aux portes de Nantes.

La société de la monarchie absolue, fondée sur l’inégalité renforçait l’antagonisme entre les trois ordres que l’on pouvait distinguer dans le pays : le clergé et la noblesse qui jouissaient de certains privilèges, et le Tiers Etat composé des roturiers avec notamment de nouveaux privilégiés, les bourgeois.

Le procès gagné par les Ragonnais en 1767 contre les prétentions du seigneur de la Maillardière sur les landes, les actions des habitants du Chêne-creux, de la Houssais et de la Petite Lande contre celles du comte de Monti de Rezé sur les grandes landes dépendant de la seigneurie des Bretesches, le refus des habitants des îles de payer les taxes des « francs-fiefs » comme détenteurs d’un bien noble et qui prouvent la roture de leurs îles (mars 1737), attestent, entre autres, de la réalité des luttes antiféodales.

La paroisse de Rezé est alors un composite de villages de « 4600 âmes » d’après le dénombrement effectué par son curé Dupré-Villaine en 1776. La plupart des habitants sont de petits paysans vivant de leur culture et de la vigne. A noter à la Haute-Ile, la présence de nombreux ouvriers et maîtres travaillant à la monnaie de Nantes. Avec les marins et les pêcheurs de Trentemoult, ils représentent une petite bourgeoisie qui s’oppose à la Monarchie absolue. Le peuple est accablé d’impôts (à Rezé, la capitation, les fouages, le vingtième ainsi que la dîme due au clergé) et la puissance seigneuriale l’écrase de droits et corvées. Ce sont celles imposées par le comte Claude de Monti qui permettent en 1771 de reconstruire le pont de Pont-Rousseau emporté par les crues de la Sèvre et d’entreprendre le percement de la route de la Rochelle sur un nouveau tracé.

L’ouverture d’une manufacture d’engrais à la Morinière sous le règne de Louis XV témoigne d’un développement économique nouveau. Profitant de l’essor que connaît Nantes (notamment grâce au commerce triangulaire) la grande bourgeoisie de cette ville édifie à Rezé de riches et belles demeures, des « folies » : la Classerie, la Balinière…

C’est le 5 avril 1789 que, répondant à la convocation des états Généraux, les Rezéens s’assemblent pour rédiger leur cahier de doléances, conduits par Burguerie, le sénéchal de la paroisse.

Durant le Premier Empire, Rezé voit revenir les anciens émigrés qui avaient fui la Révolution. En 1808, le maire, Jean-François Ertaud fait ériger un arc de triomphe à Ragon et un autre à Pont-Rousseau en l’honneur du passage de Napoléon ler de retour d’Espagne. La vie économique semble se réveiller à cette époque.

Les Trentemousins pour leur part entrent en conflit, en 1821, avec le nouveau maire de Rezé Joseph de Monti, héritier des anciens seigneurs et lui-même ex-émigré. Ce dernier conteste aux Iliens la propriété des communs mais les Trentemousins ne reconnaissent pas l’autorité du maire et décident de s’administrer librement.

En 1828 Joseph de Monti accueille en son château la duchesse de Berry. Après la Révolution de 1830 au cours de laquelle le comte donne sa démission de la mairie de Rezé, la duchesse prendra la tête des insurgés du midi et de la Vendée contre Louis Philippe. Edouard de Monti (Fils de Joseph) participera au combat du Chêne (1832) alors que l’épopée de la duchesse se termine.

Les années de la monarchie de juillet (1830 – 1848) sont marquées à Rezé par des réalisations importantes sous l’impulsion d’un maire, Pierre Giraud, capitaine de navire et armateur : la reconstruction du pont de Pont-Rousseau en 1839, l’installation de nombreuses industries, de fabriques d’engrais, de chapelleries, de la construction navale et d’une savonnerie à l’huile de palme à la Morinière en 1837. C’est sous son mandat également qu’est ouverte la première école communale en 1838. Enfin l’église Saint Paul est construite en 1842.

Le Second Empire qui s’appuie sur l’armée et le clergé bénéficie d’une conjoncture économique favorable. L’industriel Suser installe et développe à la Morinière une tannerie-corroierie.

La population de Rezé passe entre 1876 et 1911 de 6 849 à 9 424 habitants. Durant cette période la commune se développe : travaux de voirie, ouverture de la liaison fluviale Trentemoult-Chantenay grâce aux vedettes à vapeur des Messageries de l’Ouest – « les Roquios » – (1889).

A la veille du second conflit mondial, la population Rezéenne est en partie rurale (le sud de la commune), en partie ouvrière (Trentemoult, Pont-Rousseau) et les conquêtes sociales de 1936 marqueront particulièrement les esprits. Lorsque la deuxième guerre mondiale éclate en 1939, de nombreux Rezéens travaillent pour les chantiers navals et dans l’aéronautique (usine de Château-Bougon) alors en plein développement.

Libérée le 29 août 1944 (quinze jours après Nantes), Rezé devra accueillir de nouveaux habitants : Vendéens venant chercher du travail à Nantes, Nantais cherchant à se loger en pleine période de reconstruction de la ville.

Particularités :
Vestiges préhistoriques et antiques

Important site gallo-romain : habitat, mobilier, puits funéraire, fosses à offrandes, murs, poterie sigillee, statues et sculptures, monnaies.
« Cité Radieuse » Le Corbusier 1953-54 : façades et couvertures .
Château de Rezé XVIIe siècle.
Château de La Balinière XVIIIe siècle.
Maisons de cap-horniers à Trentemoult.
Église XIXe siècle néo-gothique.
Autres églises.
Chapelle Saint-Lupien : origine IVème siècle (sarcophages sous la chapelle), reconstruite XVe siècle, restaurée XIXe siècle.
Site du bourg sur la Loire et à l’embouchure de la Sèvre dans la Loire.
De l’île de Trentemoult : vue sur la Loire et sur Nantes.
Pittoresque village de Trentemoult.
Promenade sur la Sèvre, dite promenade de Saint-Wendel.


Ressources et productions :
Carrières. Pâturages. Polyculture. Bovins, volaille. AOC « Muscadet ».

Sources

http://bzh.44.free.fr

http://www.mairie-reze.fr/